Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Sur le fil de notre histoire
6 juillet 2015

La route sombre

C'est le titre d'un livre qui m'a été recommandé par Souricette verte, une autre maman d'un Trésor de Chine. Ne connaissant pas Ma Jian, l'auteur, je suis allée écouter l'interview qu'il avait accordé à FranceInter récemment. Les mots que j'y ai entendu m'ont fait froid dans le dos, m'ont retourné le coeur pour le reste de la journée (et plus encore !), mais ne m'ont pas étonnée, en tous cas pour certains propos tenus sur le trafic de foetus.... surtout après avoir lu Xinran, auteure dont je vous ai déjà parlé sur ce blog. 

Puis, j'ai plongé mes yeux et mon coeur dans ce livre : 

liv-6120-la-route-sombre

 

Jeune paysanne née au cœur de la Chine rurale, Meili est mariée à Kongzi, l’instituteur du village, lointain descendant de Confucius. Ensemble, ils ont une fille, mais Kongzi, qui veut à tout prix un fils pour poursuivre la lignée de sa célèbre famille, met à nouveau Meili enceinte, sans attendre la permission légale. Lorsque les agents de contrôle des naissances envahissent le village pour arrêter ceux qui ont transgressé les règles, père, mère et fille fuient vers le fleuve Yangtze. Ils commencent alors une longue cavale vers le Sud, à travers les paysages dévastés de la Chine, trouvant de menus travaux au passage, parfois réduits à mendier et obligés de se cacher des forces de l’ordre. Alors que le corps de Meili continue d’être pris d’assaut par son mari et que l’État cherche à le contrôler, elle se bat pour reprendre en main sa vie et celle de l’enfant à naître.

 

Mon avis
Ma Jian est un dissident chinois qui a fui son pays natal  il y a plus de 25 ans. Dans ce livre, il est surtout question de la politique de l’enfant unique et de ses conséquences pour les familles, surtout dans un pays où la volonté de perpétuer la lignée en ayant un fils est encore très présente. Ma Jian y décrit l’horreur des avortements forcés, même à huit mois de grossesse, des trafics d’enfants, … mais aussi de ces contrées autrefois rêvées, devenues les « poubelles de l’occident », ces bords du Yangtze où des familles en exil travaillent à la récupération du cuivre et des particules d’or sur les vieux ordinateurs, téléphones et téléviseurs… Ce livre m’a retourné l’estomac plus d’une  fois ! Ce n’est pas un livre pour se détendre, c’est sûr, un livre à lire, surtout pour ceux et celles qui comme moi ont un lien invisible mais indéfectible avec les enfants abandonnés de ce pays, … je regrette toutefois les longueurs du dernier tiers, et le côté un peu « invraissemblable » ou « too much » de cette dernière partie. Je veux croire - à moins que je ne sois vraiment naïve - que le fait que l'auteur ait quitté la Chine depus plus de vingt-cinq ans est pour beaucoup dans le fait qu'il parle de certaines pratiques comme si elles avaient encore cours, alors que ce n'est  plus le cas ...  c'est en tous cas mon voeu le plus cher après avoir refermé ce livre !!

Merci à SouricetteVerte pour cet échange, et cette recommandation de lecture. Je n'en suis pas ressortie indemne, mais je suis contente de l'avoir lu, d'y avoir trouvé des passages sur les conséquences des rejets chimiques des grandes villes industrielles sur les bébés qui naissent (doigts surnuméraires, membres manquants, tâches, ... abandon pour se donner une chance d'avoir un enfant parfait ... un garçon parfait ...), passages qui ont eu, vous vous en doutez, un écho tout particulier en moi !

Bonne lecture ... si vous avez le coeur bien accroché !

Publicité
Publicité
Commentaires
M
Je te remercie pour ce beau partage Manon -`☆´- Stéph <br /> <br /> <br /> <br /> Je t'embrasse et bonne semaine<br /> <br /> <br /> <br /> Manon
Répondre
Sur le fil de notre histoire
Publicité
Sur le fil de notre histoire
Newsletter
Archives
Publicité