comme un port d'attache ...
Quand on est parent par adoption, la question de l'attachement nous trotte dans la tête longtemps ... en tous cas, c'est mon cas, même au bout de deux ans et demi. (J'ai d'ailleurs eu bien du mal à ne rien dire l'autre jour, en formation sur la parentalité adoptive, face à cette jeune psy qui expliquait que la phase d'attachement durait quelques semaines après le retour en France ...) J'ai beau savoir que ma puce me saute dans les bras quand elle me voit, qu'elle est heureuse d'aller chez ses grands-parents pour une nuit ou deux, mais qu'au-delà, elle a besoin de nous voir, ... J'ai beau lire dans ces attitudes des signes clairs de sa compréhension de notre rôle de parents, du port d'attache que nous sommes, je ne peux m'empêcher de me poser des questions, notamment quand je la vois aller facilement vers les autres adultes, être relativement câline avec pas mal de monde de notre entourage ...
Pourtant, il y a des situations qui me montrent qu'elle est bien attachée à nous, qu'elle nous a bien identifiés et que l'attachement est réel ... c'est quand elle est malade. La première fois, c'était à l'hôpital il y a un an et demi ; je pouvais à peine la lâcher... mais le contexte était spécial, me disais-je.... Et puis, là, depuis hier, ma puce est malade. Rien de grave (une colite), mais quand je suis rentrée hier après-midi après qu'elle m'ait appelée "maman, je suis rentrée, mais je suis malade, viens..."... je suis rentrée aussitôt, et bien que Mamie ait été là, elle s'est jetée dans mes bras, s'est lovée dans mon cou pour pleurer, ... J'ai dû repartir travailler,mais quand son père est rentré, elle a demandé aussi un très gros câlin. Ce matin, quand le médecin lui a fait une prescription et m'a fait un certificat pour que je reste deux jours avec elle, je l'ai vue se détendre.
Alors, je me suis dit, en la regardant dormir il y a quelques minutes, que je peux y croire, que l'attachement est réel. Elle est aujourd'hui tout à fait capable de s'éloigner un peu, d'aller un jour ou deux chez ses grands-parents, sa tante, ... elle sait qu'elle peut revenir à son port d'attache, qu'on sera toujours là.