Une rencontre

23 mars 2015

Il y a des rencontres fortuites qui vous marquent pour le reste de vos jours, et celle que j'ai faite il y a dix jours, dans le cadre de mon boulot, est sans aucun doute de celles-ci ! J'assistais à une après-midi qui s'annonçait intéressante, mais peu "productive", dont je n'attendais rien en réalité (cela s'appelait "femmes d'initiatives", et relatait des parcours de femmes créatrices d'entreprise), et certainement pas à être émue aux larmes par l'intervenante qui cloturait l'après-midi !

Alors que je commençais à trouver l'après-midi un peu longue, l'animatrice a appelé Fei Xu Ge, une jeune femme chinoise, éditrice de bandes dessinées chinoises en France. S'est alors levée et présentée une jeune femme à la voix assurée, au sourire radieux, qui nous a exposé son parcours digne d'un conte de fée :

(image AFP)

Née dans un petit village de la Mandchourie, une région au nord de la Chine, où - comme elle le dit - il fait -35° l'hiver et +35° l'été, de parents pauvres, elle est la "fille illégale", puisque deuxième enfant, d'un couple de parents aimants. Son grand-père, professeur de japonais, lui interdit l'accès aux livres et au savoir linguistique, considérant qu'elle est une fille et que donc, ça ne sert à rien. Volontaire et déterminée dès son plus jeune âge, elle apprend seule le japonais, en écoutant derrière la porte, les leçons que son grand-père donne à son frère. Puis, elle apprend l'anglais seule, en écoutant les émissions de radios qui permettent d'apprendre la langue, ... A 16 ans, la lecture clandestine du livre "le choix de Sophie" va à la fois bouleverser sa vie, et lui dicter son mode de pensée. A 19 ans, elle part à l'aventure, seule, en Chine. De rencontres en rencontres, elle construit sa vie, arrive en France en 2003. Après une carière brillante dans le monde des affaires internationales, elle laisse tout tomber, pour retourner au sens même sa vie, à sa liberté. Elle créé sa maison d'édition, et y édite les versions bandes dessinées françaises des contes chinois les plus connus.

Après une intervention aussi brillante qu'émouvante, j'ai eu la joie de discuter quelques minutes avec elle, alors qu'elle dédicaçait son livre autobiographique, et je suis sûre d'une chose : la douceur de son regard n'a d'égal que sa détermination à décider de sa vie !

SI je ne devais retenir que quelques temps forts de son discours, ce serait sans aucun doute ceux-ci :

la vie que l'on se créée est un arbre qui a deux racines : la peur et l'envie.

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Puisqu'on ne s'en sortira pas vivant, autant faire ce qui nous tient à coeur et oser !

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Je voulais créer une maison d'édition. Je ne connaissais rien au monde de l'édition, je ne connaissais rien à la B.D., mais j'avais l'amour des livres, la soif d'apprendre, et l'envie. Alors, ça allait marcher.

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La vraie réussite, c'est de relever des défis au quotidien, d'apprendre de ses erreurs, de tomber et de se relever chaque fois. Dans son entreprise, c'est d'être encore là après plusieurs années, d'avoir toujours l'envie de continuer et de relever des challenges. L'argent, la reconnaissance, c'est ce qui vient après, la post-réussite, mais en aucun cas l'argent n'est la réussite, c'est juste une des conséquences possibles de la réussite.

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J'ai bien sûr acheté son livre et deux de ses bandes dessinées, et j'ai hâte de m'y plonger !