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Sur le fil de notre histoire
23 février 2015

Alors, voilà...

Alors, voilà, c'était un vendredi, je patientais dans la salle d'attente du service de médecine interne de l'hôpital depuis ... deux bonnes heures, avec deux autres couples encore devant moi. Parmi eux, un couple de retraités très patients, en attente depuis près de trois heures, et le monsieur avait gardé un sens de l'humour exceptionnel, qui détendait bien l'atmophère ! Et il y avait cet autre couple, d'une trentaine d'années sans doute, bien que ce soit difficile à déterminer. Tous deux n'avaient guère eu de chance dans la vie sans aucun doute, et ce dès le départ, ... elle passait le temps en faisant son canevas au motif enfantin, il faisait les cents pas, cherchant un regard, parlant avec énormément de difficultés ... Ma première réaction a été, je l'avoue, la même que celle de ce couple de retraités : après avoir dit bonjour, m'être assise, j'ai plongé le nez dans mon bouquin, en prenant bien garde de ne pas relever la tête vers eux, par manque d'envie d'entamer la discussion. Je savais au fond de moi que mon attitude était peu reluisante, mais c'était une journée "sans", une des ces journées où les tracasseries du boulot prennent des proportions démentes, de celles où vous vous demandez ce que sera le diagnostic de ce professeur que vous aviez réussi à éviter depuis quelques années, ... Bref, une journée où j'aurais préféré rester dans mon lit !! 

Je lisais donc, ponctuant cette attente par quelques sourires aux bons mots de ce retraité impatient, ... Passe alors un autre Professeur, qui revient sans doute de déjeuner. Il salue tout le monde, ses patients et les autres, avec une vraie gentillesse, et se dirige vers sont cabinet. Il ressort quelques minutes plus tard, passe devant nous pour se rendre au secrétariat, et s'arrête à hauteur de ce jeune couple. Il se penche alors vers elle, regarde le canevas, la félicite pour le travail accompli depuis le mois précédent, lui parle avec une douceur infinie, et appelle l'infirmière pour qu'on leur serve un verre d'eau et un gâteau, pour occuper cette trop longue attente. Il fait alors distribuer des gâteaux à tout le monde, propose de l'eau. Sa patiente arrive, il retourne dans son cabinet avec elle. 

A cet instant, je me suis sentie minable !! J'ai fermé mon livre. Le couple de retraités et parti en consultation avec le Professeur (celui pour lequel nous attendions tous), et je me suis mis un "coup de pied au cul" mentalement ! J'ai proposé un café à ce jeune couple, je suis allée chercher les cafés, puis j'ai discuté avec eux le reste du temps : nous avons parlé de nos chats, ils m'ont parlé d'eux, de la ville d'où ils venaient (toute proche de chez moi), ... Finalement, les trois quart d'heures de conversation nous ont permis à tous de passer le temps de façon assez agréable, et quand je suis entrée dans le cabinet du professeur, j'avais retrouvé le sourire. 

En repartant, quatre heures après mon arrivée, j'avais le sourire et le coeur léger. Je n'ai eu de cesse dans la voiture, sur la route du retour, de penser à ce médecin, ce grand ponte de la médecine, qui a pris le temps de sourire, de parler avec tous, avec tant de douceur et de bienveillance. Alors, je me suis promis de me rappeler de ce moment à chaque fois que j'entrerai dans une salle d'attente, pour mettre mes soucis du moment dans ma poche et ne plus éviter les regards ou les gens ! 

* titre emprunté à B.Beaulieu

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Commentaires
S
Un bien beau texte... j'ai passé un certain temps dans les salles d'attente de médecins la semaine dernière et je n'ai pas été meilleure que toi...
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S
Merci Christelle, de nous partager ce moment tout simple et pourtant tellement beau, ;-) Cela fait du bien !
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C
Quel beau billet, Christelle. Merci.
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