Mea culpa #1
Quel parent n'a pas au moins une fois dit à son enfant "dépêche-toi !", ou "vite, on va être en retard", ou encore "allez, accélère, tu peux faire plus vite"... ? Si c'est le cas de l'un ou l'une d'entre vous, je vous dis "chapeau bas" et vous décerne une médaille d'honneur ! Et oui, à titre personnel, je le dis.... trop souvent ! Mea culpa ! C'est sans doute pour cela que ma puce adore les "dimanche-pyjama", c'est-à-dire les journées à la maison, où on n'a rien de prévu, où elle peut jouer ou s'occuper comme elle veut, seule ou avec nous, mais sans avoir à s'habiller, à regarder l'heure...
Pourtant, je lis beaucoup. Je ne parle pas des romans, là, mais bien des manuels et revues qui traitent de pédagogie, d'éducation, et surtout d'adoption. Je sais qu'il faut laisser à nos enfants le temps de poser leurs valises, non seulement pour s'adapter à leur nouvelle vie, mais aussi et surtout pour être en capacité d'apprendre quoi que ce soit... Je sais tout ça, et pourtant ...Chassez le naturel, il revient au galop... Alors que je suis quelqu'un d'assez patient, je suis aussi une personne (et une maman) exigeante. Parfois souvent, je souhaiterais que les choses que ma puce a apprises soient définitivement acquises et retenues ! J'ai beau savoir qu'il faut qu'un enfant ait utilisé au moins trois fois une notion, une règle... pour qu'elle soit réellement assimilée (pour être appliquée de façon systémtique, il faut plus encore de temps), je me prends encore parfois en train de dire à ma puce "mais enfin, tu le sais, ça, hier, tu l'as parfaitement utilisé !". Ben oui, fille d'enseignants, nièce d'enseignants... ça laisse des traces !
Bref, il n'y a que pendant les vacances que j'arrive à vraiment lâcher prise, et aux dernières vacances, j'ai vraiment lâché. En dehors d'une demi-heure pour les devoirs pour l'école, et deux fois vingt minutes pour revoir deux petits trucs, pas de travail scolaire pour la puce. C'est avec bonheur que je l'ai vue écrire des cartes de voeux où elle a pensé d'elle-même à conjuguer les verbes, à accorder les adjectifs... J'ai vu - sur des choses plus anodines - qu'elle avait avancé. Par exemple, c'est au cours de ces vacances que, pour la première fois, elle a choisi ses vêtements toute seule... Ca vous paraît anodin, voire ridicule, mais pour moi, c'était un grand pas en avant ! Elle a compris que je serai toujours là pour l'aider, la conseiller, mais qu'elle était grande, et capable de décider seule de ce qu'elle voulait porter ! Je sais que ça va en faire sourire plus d'une, derrière vos écrans, mais j'étais fière !
Oh, rassurez-vous, je suis fière de ma fille bien au-delà de ses résultats scolaires : fière du chemin parcouru, fière de son courage et de sa force, fière d'elle tout simplement, et je m'attache à lui dire chaque jour à quel point je l'aime et à quel point je suis fière d'elle.
Pour en revenir à la notion de temps, le dernier numéro d'Accueil (revue d'Enfance et Famille d'Adoption) est passionnant ! J'avais beau avoir lu déjà beaucoup de choses, ces articles m'ont permis de remettre en perspective pas mal de choses, de voir à quel point ma puce avait avancé... Je me suis aperçue que je suis en quelque sorte un "paradoxe sur pattes" : d'un côté, je demande beaucoup et vite à ma puce, et de l'autre, je n'ai de cesse de d'expliquer à son institutrice qu'elle a besoin de plus de temps que les autres, sur certains points...
Alors que je n'aime pas les résolutions de début d'année (que l'on ne tient jamais !), je me suis dit qu'en 2015, j'allais essayer de moins "presser" ma puce, de lui laisser du temps... Ca ne veut pas dire que je vais totalement changer, je sais que j'en suis incapable, mais je vais travailler à être moins pressée, moins exigeante et surtout à féliciter plus sur des "petits pas en avant", et les voir encore plus comme de grands fossés franchis.
Allez, au boulot !